Par Nathalie De Grandmont ----- Avec le site de Pétra et le désert du Wadi Rum, la Jordanie a de quoi plaire aux adeptes d'aventure douce (voir le reportage précédent ). Mais elle peut aussi séduire ceux qui ont envie de se baigner dans la Mer rouge ou flotter dans la Mer morte. Sans parler des amateurs d'histoire, qui peuvent y croiser les traces des prophètes, des grands empereurs romains ou des chevaliers des Croisades, entre autres...

Au carrefour de l'histoire :
En étant au carrefour de l'Europe, de l'Afrique et de l'Asie, la Jordanie a vu passer toutes les grandes civilisations ou presque... A Béthanie sur le Jourdain, à quelques kilomètres des stations balnéaires de la mer Morte, on aime rappeler que la Jordanie a été la terre de nombreux prophètes, tels qu'Elie, Moïse et Jésus, qui y a été baptisé par Saint-Jean Baptiste, sur la rive jordanienne du Jourdain. Officiellement, ce site n'est ouvert aux visiteurs que depuis l'an 2000, mais les archéologues (qui y travaillent encore) souhaitent que les lieux restent le plus simple possible, c'est à dire une plaine sauvage, remplie de roseaux, à l'image du paysage qu'ont aperçu Saint-Jean et Jésus, il y a plus de deux mille ans.

Comme l'explique le directeur du site, les théologiens, les historiens et les archéologues considèrent tous qu'il s'agit du véritable site du baptême de Jésus; ce qui a aussi été entériné par le Pape, il y a quelques années. En ce moment même, les responsables du site ont bon espoir qu'il sera également reconnu au Patrimoine de l'Unesco; ce qui permettrait grandement de développer des itinéraires de pèlerinage religieux en Jordanie. Chose certaine, ces itinéraires religieux pourraient aussi englober la ville de Madaba (reconnue pour ses mosaïques et ses églises du début du christianisme) et le Mont Nebo, où le prophète Moïse aperçut la "Terre Promise" lors de son exode d'Egypte. Grâce à sa proximité de la Terre sainte, la Jordanie a aussi servi de carrefour à l'époque des croisades entre les Catholiques et les Musulmans, comme en témoigne le château d'Aljoun, situé dans la partie nord du pays.

A cela s'ajoutent aussi de nombreux vestiges des civilisations grecques et romaines, notamment dans la capitale actuelle du pays, Amman, qui s'appelait autrefois "Philadelphie"... La Citadelle et le nouveau Musée d'histoire (qui ouvrira au cours de l'année) nous montrent bien l'incroyable amalgame d'influences - grecques, romaines, byzantines, turques, etc. - qui composent la capitale jordanienne aujourd'hui. Mais, pour les amateurs d'histoire, le véritable incontournable demeure encore Jérash: une ancienne ville romaine, située à une centaine de kilomètres au nord d'Amman.

D'abord fondée par les Grecs (par un général d'Alexandre le Grand), Jérash est devenue une grande cité romaine: aujourd'hui considérée comme l'une des plus belles (et des plus représentatives) de cette civilisation. D'entrée de jeu, l'arche d'Hadrien et l'hippodrome nous donnent déjà une bonne idée de grandeur. Mais ensuite surviennent les nombreux temples perchés, le théâtre, le forum en forme de plaza ovale et la belle rue (Cardio Maximus) bordée de colonnes. En l'empruntant, on marche d'ailleurs dans les sillons des anciens chars romains, bien visibles sur les pavés...

Cap sur la Mer morte et la Mer rouge :
Ceux qui ont envie d'imiter les Romains ou la Reine Cléopâtre peuvent aussi aller se baigner dans la Mer morte ... En fait, baigner n'est pas le mot juste, car on ne nage pas dans cette mer, on y flotte ! Parce qu'il s'agit du plan d'eau le plus bas de la planète (423 mètres sous le niveau de la mer) et l'un des plus salés (34% de salinité). Même en le sachant, on demeure sceptique jusqu'à la dernière minute. Et puis, hop, lorsqu'on se laisse aller, on ressent une des plus étranges sensations qui soit... Celle de pouvoir flotter, pieds et mains en l'air, comme si on était soutenu par un étrange fantôme. Bien sûr, il n'y a ni fantômes ni aucun autre organisme vivant dans cette mer (d'où son surnom de mer "morte"). Mais cette eau contient une vingtaine de minéraux, apparemment très bons pour la santé. D'ailleurs, les rives de la Mer morte sont aussi le meilleur endroit de la planète pour prendre un bain de soleil (car les rayons ultraviolets y sont moins violents) ET des bains de boue, dont on vante aussi les vertus depuis la nuit des temps ! Visiblement, ces bains de mer et de boue font le bonheur de nombreux visiteurs du monde entier, qui continuent ensuite de se faire dorloter dans les spas et les hôtels haut de gamme de la région.

D'ailleurs, bien qu'il y ait une plage publique (avec des douches et services), la majorité des visiteurs qui viennent profiter de bains de boue à la Mer morte le font surtout par l'intermédiaire des grands hôtels: qui permettent aussi aux visiteurs d'un jour de profiter de leurs piscines et installations, moyennant un coût d'accès quotidien. A première vue, la station balnéaire principale (autour de Suweyma) possède plusieurs hôtels de différentes chaînes, au milieu desquels dominent surtout les établissements 4 et 5 étoiles. Parmi ceux-là se remarque notamment le Kempinski Ishtar, classé parmi les meilleurs de cette station balnéaire. Fidèle à la notoriété de cette chaîne suisse, le Kempinski Ishtar se démarque notamment par sa taille gigantesque, son spa luxueux, ses nombreuses piscines et la qualité de sa restauration. Déjà à lui seul, le buffet du déjeuner ressemble à un buffet de gala, avec des assiettes préparées à la demande, des plats froids orientaux, des fontaines de miel, une section entière de pâtisseries, etc. Et que dire de la piscine à débordement ? Grâce à son emplacement, perché à mi-colline, elle nous donne vraiment l'impression de "flotter" au-dessus de la Mer morte. Chose certaine, cet hôtel démontre bien que la Mer morte peut être une destination de repos et de dorlote pour quelques jours, aisément ! Et ce, en toute saison, puisque les températures y demeurent clémentes toute l'année.

Chaleur, soleil, services et hôtellerie haut de gamme; voilà quelques points communs que la Mer morte partage avec sa consoeur, la Mer rouge, située à la pointe sud de la Jordanie. Cette fois, il s'agit de la station balnéaire d'Aqaba, située sur le golfe du même nom, pratiquement en face de la station balnéaire d'Eilat, en Israël. D'ailleurs, lorsqu'on part naviguer en face d'Aqaba, on aperçoit aisément quatre pays: la Jordanie et Israël, bien sûr, mais également l'Egypte et l'Arabie Saoudite, qui partagent des frontières communes, plus au sud. Située à moins de quatre heures de route de la capitale, Aqaba est devenue l'une des escapades préférées des Jordaniens eux-mêmes. Comme l'expliquait notre guide, cette station balnéaire est encore en pleine croissance et pourrait devenir l'une des plus grandes agglomérations de Jordanie, d'ici 10 ou 15 ans. Chose certaine, Aqaba accueille déjà près de 30 000 villégiateurs chaque fin de semaine; ce qui inclue aussi des touristes étrangers, qui viennent y pratiquer la plongée et le "snorkeling". D'ailleurs, la Mer rouge - qui est pourtant d'un beau bleu turquoise ! - est très réputée dans le milieu de la plongée, pour la variété et la qualité de ses coraux et fonds marins. Aqaba possède donc une hôtellerie encore plus diversifiée que celle de la Mer morte. Bien sûr, les grandes chaînes internationales y sont bien représentées. Et comme c'était le cas aussi à Pétra et sur les rives de la Mer morte, les chaînes suisses Movenpick et Kempinski n'y passent pas inaperçues: à cause de leur emplacement très central et la qualité de leurs services.

Une oasis au milieu des montagnes
Au cours de ce voyage, nous avons aussi découvert une véritable oasis, nichée au milieu des montagnes : l'Evason Ma`In Hot Springs. Comme son nom l'indique, cet hôtel est encerclé par des sources thermales, qui cascadent sur ses flancs, en alimentant son spa et quelques-unes des ses piscines, bien sûr. L'hôtel est géré par la chaîne asiatique Six Senses Resorts & Spa, qui possède aussi d'autres établissements haut de gamme en Thaïlande, au Vietnam et dans les Maldives, entre autres. Dès les premières minutes, on y remarque l'ambiance feutrée, les éclairages tamisés, l'omniprésence du bois et des matières naturelles.

On retrouve également beaucoup de bois et un grand soucis du détail dans les chambres et suites: toutes très vastes, pourvues de téléviseurs et lecteurs de DVD dernier cri, salles de bain avec bain et douche, sans parler des vastes balcons, qui ouvrent sur un amphithéâtre de montagnes. La terrasse et le restaurant principal de l'hôtel profitent aussi d'une vue semblable, bonifiée encore davantage par la présence des chutes, qui se trouvent juste en face. D'ailleurs, ce restaurant propose d'excellents et généreux buffets, qui changent de thème d'un soir à l'autre. L'hôtel compte 66 chambres régulières, une vingtaine de suites, une piscine, un vaste spa et gym (à l'écart et desservi par une navette), plus quelques bassins pour aller profiter des bienfaits des sources thermales.

Merci au Bureau de tourisme de la Jordanie, aux hôtels Kempinski et aux nombreux partenaires, pour avoir permis la réalisation de ces reportages.

Informations complémentaires :
www.kempinski.com/en/dead-sea/hotel-ishtar

www.kempinski.com/en/dead-sea/hotel-ishtar

www.kempinski.com/en/aqaba

www.sixsenses.com

Et pour plus d'informations sur le pays: www.visitjordan.com